Tout le monde le sait. Le Cinq a changé de chef. Ce n’est plus Éric Briffard mais Christian Le Squer anciennement chez Ledoyen.
Si j’ai sorti un livre en 2012 avec Éric Briffard, c’est que j’avais déjà un gros faible pour sa cuisine. Je suis très triste qu’il soit parti.
Ceci dit, j’ai entendu tellement de bien sur celle de Christian Le Squer que j’avais très envie de découvrir, d’autant que je n’étais jamais allé chez Ledoyen lorsqu’il y était avec ses 3 macarons.
C’était un déjeuner entre filles, japonaises de surcroit. Ce n’est jamais une très bonne idée car on pense automatiquement que (1) les femmes mangent moins (2) les Japonaises encore moins.
Or je mange plus que tous les hommes que je connais. Sauf en Inde, un repas sans viande me semble toujours un peu « light » (je ne suis pas fan de légumes, ni du sucré).
Un copain dejeunait à la table à côté. Il me dit – lui aussi – « la cuisine est superbe, tu verras, et le plat d’oignons, c’est LE plus beau plat de toute la carte. »
Ça donne sacrément envie, quoi.
Il n’y a qu’un menu déjeuner qui ne m’inspire pas plus que ça. Sinon, c’est choisir à la carte, et là, gros dilemme. Je demande au maître d’hôtel s’il y a un menu dégustation.
Non.
Bah.
« Carte blanche au chef » demandai-je alors.
Car s’il est vrai que la mode du menu dégustation (avec 8, 11 voire 20 plats! ) est un peu passée et qu’une carte « entrée-plat-dessert » où le client choisit selon son humeur et ses envies, fait plaisir désormais, un menu composé par le chef est néanmoins une solution de facilité pour le client (qui n’a pas besoin de réfléchir), ainsi qu’au cuisinier (qui peut offrir ce qu’il a de mieux). Surtout lors d’une première rencontre.
Je précise cependant au maître d’hôtel ce qui me tente: l’œuf, les oignons, la tourte de truffe noire, le homard, le ris de veau, les spaghettis…
Je n’ai pas tout eu, loin de là. Je n’ai eu qu’un peu, un aperçu, un avant-goût. Tout était beau, tout était fin, tout était plus ou moins bon ou excellent, et tout était un peu…lisse. Neutre. Manque de peps. De punch. De l’élément waouh.
C’est normal, le chef vient d’arriver. Il faut qu’il trouve ses marques, qu’il construise sa brigade…etc.
Mais j’avoue avoir été un peu déçue car on m’en avait dit tant de bien.
Peut-être était-ce le rhume que je traine depuis quelques semaines, ou le moral, qui, depuis les attentats, est quand même bien bas…
Ou alors, c’est parce qu’on nous a servies 3 entrées et pas de « plat principal.»
Car malgré une tourte parfaite et des lamelles gigantesques de truffe, la richesse, la volupté, la variété des ingrédients, cette sorte de folle immensité du Pithiviers d’Éric Briffard, m’ont manqué dans ce repas un peu trop bon élève.
La truffe, après tout, n’est qu’un champignon…
En fait, j’avais vraiment envie d’un petit ris de veau. Juste pour compléter.
190€ avec un verre de vin, de l’eau et du thé.
Le Cinq
Four Seasons Hotel George V
31 avenue George V
75008 Paris
01 49 52 71 54