Gâteau japonais–Castella

On me demande souvent ce qu’est la pâtisserie japonaise. Et je suis toujours très embêtée car la notion de pâtisserie est compliquée au Japon. Parce qu’il y a les “gâteaux” traditionnels et les gâteaux “occidentaux”, ainsi que la pâtisserie française et les “danish” (viennoiseries en France).

Et puis, il y a les gâteaux “traditionnels occidentaux”. Par exemple le “Castella”, qu’on peut tout aussi bien écrire Kasutera, ou Casutella, ou encore, Kasutella…je rappelle que le japonais n’est pas une langue qui s’écrit avec l’alphabet romain et que donc les mots et noms japonais sont toujours des transcriptions, et que celles-ci peuvent varier. Comme en Chinois. Peking => Beijing, Canton => Guangdong etc.

castelle

Le Castella est à l’origine un gâteau “des barbares du sud”, que les Portugais ont apporté au Japon au 16ème siècle (apparemment, tout ce qui n’était pas Japonais à l’époque était “barbare du sud”). De même que le tempura, le korokké et bien d’autres choses qui font maintenant partie du registre “traditionnel” japonais. C’est en fait une sorte de gênoise très très légère et aérienne, au miel, pas très sucrée. D’habitude vendue en un grand rectangle que l’on coupe, aujourd’hui on le retrouve malheureusement de plus en plus souvent pré-découpé. J’ai vu sur Facebook du Castella vendu dans des boites très déco, 2 tranches par boite. C’est ridiculement peu et probablement ridiculement cher. Mais la boite est jolie alors ça fait un petit cadeau.

J’ai trouvé ce Castella chez Workshop Issé, une épicerie japonaise haut de gamme, où ils ne vendent pas – horreur! – de produits ultra industriels comme la sauce soja Kikkoman ou le vinaigre de riz Mizkan, mais des marques artisanales ou du moins peu connues. On peut tout déguster sur place, y compris des centaines de sakés. Tout n’est pas forcément aussi bon que ça en a l’air (la présentation compte pour beaucoup) et je soupçonne que beaucoup de français notamment des cuisiniers se font un peu hypnotiser, mais globalement ils ont de très bons produits.

4 tranches, chacune enveloppée individuellement dans un paquet. Mon mari, qui est très très français notamment dans son amour pour le sucré intense et riche, dit qu’il a l’impression de manger de l’air . Ben oui, c’est léger, aérien, un peu fadasse si l’on a un sérieux penchant pour le vrai gâteau au chocolat noir dégoulinant de sauce chocolat noir avec une glace chocolat noir. Mais nous Japonais, ça nous manque parfois, cette délicatesse = fadeur du sucré, comme le “chiffon cake”, qui malgré son nom est une invention purement japonaise, ou le “strawberry shortcake”, un fraisier que l’on ne trouvera nulle par ailleurs que dans l’archipel.

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C’est rigolo que l’orthographe sur le devant du paquet en alphabet romain (Castella) ne soit pas la même que sur le sachet individuel (Casutella). Eh oui, c’est japonais. C’est comme en France les caractères japonais imprimés sur les T-shirts. Trop drôle parfois.

Castella 7.38€ chez Workshop Issé, rue Saint Augustin 75002 Paris