Délice de Shandong mauvais jour

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Un peu déçue ce soir par le Délice de Shandong, j’ai connu bien mieux. Peut-être parce que c’était un dimanche soir. Ou encore le choix des plats n’était-il pas aussi bon. Pourtant nous avons pris des plats que nous aimons comme l’aubergine froide à l’ail , les raviolis au porc et cives, et bien sûr le mantou ou pain vapeur nature.

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Les aubergines n’étaient pas tout à fait préparées de la même façon et je pense même que ce n’étaient pas les mêmes aubergines.

↑ Aubergines de ce soir. Aubergine “française”, couleur violet foncé, grosse et pas super adaptée à ce plat dans lequel elle est cuite à la vapeur et assaisonnée/légèrement marinée dans une marinade de sauce soja, beaucoup d’ail, vinaigre et piment.

↓ Aubergines du mois de juin. Aubergine longue et fine de couleur plus claire (mauve?) qu’on trouve dans les supermarchés asiatiques et qui est généralement meilleure pour la cuisine sans graisse, asiatique et surtout pour ce genre de plat (sans graisse ET asiatique).

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De plus, je pense qu’il vaut mieux les laisser tremper dans le jus côté chair vers le bas, plutôt que de faire un tas plus esthétique peut-être mais qui empêche l’absorption du jus.

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J’ai un gros faible pour les raviolis de poisson qui sont les plus fades, c’est probablement la raison pour laquelle ils emportent l’unanimité chez les Japonais et restent les moins aimés par mes copains Français. Aujourd’hui donc, les raviolis de poisson, les raviolis de porc et cives, et les raviolis de porc et chou. Tout était bon, sans plus. Les meilleurs aujourd’hui étaient ceux au porc et cives, un grand classique. Par “cive” je pense qu’ils entendent ce qu’on appelle plus communément la ciboulette chinoise. Mais comme dit un pote gourmet, gourmand, cuisinier et tout ce qu’il faut, ils sont un peu trop farineux, la pâte un tout petit peu trop lourde. Et surtout, comparés à la dernière fois, ils étaient un peu trop “pleins”.

↑ Raviolis d’aujourd’hui.

↓ Raviolis d’avant

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Plus ratatinés car moins pleins mais du coup, plus juteux. C’est le jus que dégage la farce à la cuisson qui est bon, enfermé dans la pâte. C’est aussi pour cela que ces raviolis sont petits, à mettre entier dans la bouche. Si on les coupe, si on les pique, le jus s’écoule. Les matières solides sont une sorte d’assaisonnement de ce jus (ma façon de voir les choses, ce n’est pas gravé dans le marbre). Il faut donc un peu de place pour le jus, que le ravioli ne soit pas trop plein.

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↑ Le pain vapeur ou mantou, d’aujourd’hui. Joli mais trop. D’abord il ne brûle pas les doigts, et est arrivé de suite à la table. Ce qui veut dire qu’il a attendu un peu quelque part, c’est à dire qu’il a eu le temps de refroidir – durcir, et de “dégonfler” un peu (en fait, il ne dégonfle pas, c’est l’impression que donne la température plus basse et la pâte qui a durci).

↓ La pain vapeur ou mantou, du mois de juin. À moitié mangé, mais beaucoup plus de trous – élasticité et légèreté !

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↓ Des nouveaux plats aujourd’hui, dont aucun n’était une franche réussite.

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Ignames sautées. Trop sucrées à mon goût, un peu mou comme plat.

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L’angle de prise de vue est particulièrement malheureux…ça ressemble à rien. Le concombre de mer est quelque chose que nous, Japonais, associons à la grande cuisine chinoise car au Japon, c’est cher, tout simplement. Il n’est servi que dans les restaurants chinois haut de gamme. Cela nous tente quand nous le voyons sur la carte mais à ce jour, je ne suis jamais tombé sur une version qui arrivait à la cheville de ce que j’ai pu goûter dans les très bons chinois au Japon ou en Chine.

Celui-ci n’est pas mauvais, mais cela doit être le produit en lui-même qui ne doit pas être de la meilleure qualité: la demande en France pour le concombre de mer est trop faible et à 20€ le plat ici à la carte, personne ne doit voir l’intérêt de le commander. Dommage car probablement que s’il y avait plus de demande, il serait meilleur.

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Nouilles sautées à la mode de Shandong. Bien meilleur que ça en a l’air. Ce qui est bien ici, c’est que la cuisine reste raffinée, les goûts sont élégants et pas bourrins comme dans 95% des restaurants chinois de Paris, qu’ils soient du Sichuan, du Yunnan, du Shandong, du Wenzhou, de Canton, etc. Les nouilles sautées sont souvent grasses et lourdes, noyées dans l’assaisonnement. Ce n’est pas le cas ici.

Remarquez que j’aime aussi ce qui est bourrin: chargé d’assaisonnements de toutes sortes, j’aime aussi. Ce n’est qu’une question d’équilibre, après tout.

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J’ai oublié de prendre la photo des tripes sautées au piment. Voici une autre, prise en mars. C’était sensiblement pareil aujourd’hui sauf qu’il n’y avait pas cette profusion de sésame. Très dommage, du coup ça manquait de quelque chose.

Ceci dit le restaurant était bondé, un dimanche soir fin novembre, à la fin d’une semaine qui a battu les records de froid. La clientèle est cosmopolite: il y avait autant de Chinois que de Japonais que de Français avec quelques Américains. Aucun n’était du genre à demander des nems et du poulet aux amandes: une clientèle de gourmands avisés qui sont là pour manger chinois, mais vraiment.

Délice de Shandong
88 Boulevard de l’Hôpital 75013 Paris
Tél :01 45 87 23 37
Fermé le mercredi